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Où acheter un plant de cormier ?

Un plant de qualité s'achète chez un pépiniériste professionnel. Son savoir-faire, sa patience et sa vigilance vous assurent d'obtenir un plant dûment identifié, robuste, sain, apte à la reprise. Ce professionnel cultive ses plants sur un sol et dans un climat similaires à ceux du lieu où le cormier sera planté, gage d'une parfaite adaptation. Cette acquisition mérite que vous alliez à la rencontre du pépiniériste sur le lieu de production.

Plants de cormier © Christophe Geoffrion

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Comment extraire et semer des pépins ?

A partir de belles cormes récoltées au pied d'un arbre de bonne venue, il est tentant de semer les pépins afin de produire facilement et en quantité de jeunes plants. Les pépins se séparent facilement de la chair blette, il n'est pas nécessaire de les laver à l'eau ni de les faire sécher. Le semis en pots ou en godets, dans un mélange équilibré de sable, de terreau et d'une fertile  terre de jardin peut suivre la récolte des pépins. Chaque pépin, posé à la surface du pot, est juste recouvert d'un peu de sable et reçoit un arrosage régulier.

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© Bernard Cormier

Comment reproduire une variété de corme ?

Se souvenir que le pépin est issu d'une fécondation et qu'elle requiert un grain de pollen qui provient généralement d'un cormier éloigné et/ou inconnu. Le pépin possède un patrimoine génétique qui diffère de celui de l'arbre duquel est tombé la corme. Il est donc peu probable d'obtenir à terme des fruits présentant toutes ses qualités.

Comme pour toutes les espèces fruitières et depuis toujours, le greffage est la solution de choix pour obtenir un plant aux caractéristiques connues et identiques à celles du pied mère.

En pratique, le futur porte-greffe (un cormier franc) sera sélectionné parmi des plants de bonne venue et d'un calibre suffisant pour accepter le greffage. D'un rameau sain, correctement aoûté et de l'année on tirera un greffon doté de plusieurs beaux bourgeons.

Comment planter un cormier ?

Rien de particulier pour les travaux de plantation qui seront réalisés hors période de gel et dans un sol assez humide.

L'ouverture d'une fosse de plantation, large et profonde permet de bien connaître les caractéristiques du sol et d'apporter d'éventuelles corrections, sable et terreau dans les sols argileux par exemple. Quelques poignées d'engrais sont incorporées lors de la remise en place de la terre extraite et amendée. Un, deux ou trois tuteurs seront battus en place, fichés en fond de fosse, dans le sol non perturbé.

Après avoir laissé la terre se rassoir naturellement durant quelques semaines il est alors temps d'ouvrir le trou de plantation à la dimension du système racinaire.

Si un habillage s'impose parfois, il est inutile voire néfaste de sectionner radicalement racines, rameau et flèche.

Par contre un pralinage, mélange d'eau, de terre collante et de bouse, permet de gainer les racines d'une boue épaisse, milieu assez riche susceptible de faciliter la reprise.

Aligner soigneusement le collet avec le niveau du sol alentour, étaler les racines qui doivent être à l'aise, les recouvrir d'une terre meuble qu'on ne doit pas compacter brutalement par de vigoureux coups de pieds, mais raffermir par un arrosage copieux.

Le cormier et surtout s'il s'agit d'un sujet développé, sera tuteuré. Un collier souple est mis en place, il doit éviter tout frottement entre le bois du tuteur et l'écorce. Pour mémoire, le tuteur n'est pas une attelle rendue nécessaire par la « fragilité » du tronc, mais le moyen d'immobiliser le système racinaire dans le sol, gage d'une reprise rapide et complète. Le tuteur devient inutile au terme de deux ou trois années.

Pour finir, protéger votre jeune arbre de la gourmandise des lapins et chevreuils.

Pouvons-nous récolter des graines et des greffons sur une branche encore vivante d’un cormier qui est attaqué par des champignons à la base de son tronc ?
La maladie va-t-elle se retrouver dans les graines et les greffons sur des dernières branches vivantes ?

Effectivement l'apparition de carpophore  au pied d'un arbre est le signe que les filaments mycéliens sont bien implantés dans les vaisseaux du bois, vivants et où la sève élaborée circule.

L'arbre pour un certain temps et selon sa capacité de résilience peut supporter un pathogène plus ou moins agressif. Aucun traitement externe ne permettrait d'espérer une rémission.

Pour sauvegarder une variété on préfère récolter des rameaux de l'année, les plus vigoureux possible. Les graines présentent un intérêt moindre, sauf à fournir de futurs porte-greffe ou des arbres tout-venant. Si l'arbre a pu fructifier et si les pépins sont d'un calibre correct, on s'accordera à dire qu'ils sont sains. Même raisonnement pour un rameau. Parfois une coupe en biseau du rameau peut présenter des colorations bizarres, qui, elles, peuvent laisser craindre un désordre, une pathologie.

Enfin, on peut considérer la gravité de l'agression comme le symptôme d'une faiblesse génétique potentielle du sujet en cause. Un constat qui pourrait inciter à renoncer à la multiplication, au clonage de l'arbre. Cela dit, la santé d'un arbre dépend aussi de l'environnement où il pousse, sol, climat, agression mécanique… plaie causée à l'écorce par le sabot des bovins ou le carter, la lame d'une machine.

Où se procurer un bon cormé ?

Très peu de producteurs proposent actuellement du cormé à la vente. Produit avec soin par pressage de cormes achetées à différents propriétaires sarthois et mayennais (et non par macération des cormes dans l’eau comme cela se faisait autrefois, pour un piètre résultat), le cormé de Eric Bordelet est une réussite et une référence. Son prix est à la hauteur du temps passé et de la rareté des cormes. A déguster entre amateurs, à la façon d’un grand vin.

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© Evelyne Moinet

Comment cuisiner la corme ?

Fruit oublié de nos cuisines, la corme offre néanmoins des atouts qu’il est intéressant d’explorer : saveur inédite, texture moelleuse, richesse en sucres. Selon les recettes et un peu de savoir-faire, c’est tel atout plutôt qu’un autre qui sera mis en avant. La corme est cuisinée lorsqu’elle est mûre ou blette, sinon son astringence légendaire persistera même après cuisson. Notre association s’emploie à la préparer de multiples façons, outre la désormais traditionnelle confiture, car, nous en sommes fermement convaincus et toutes nos dégustations le prouvent, ce fruit nous réserve de belles surprises culinaires !

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© Evelyne Moinet

Comment participer à l’inventaire ?

De nombreuses régions françaises possèdent de nombreux cormiers dits « historiques », c’est-à-dire dont la plantation ou le semis eurent lieu au plus tard au milieu du XXe siècle. L’objectif de notre inventaire est de sortir de l’oubli ces arbres, de les étudier, les valoriser voire de les protéger, et de porter ainsi à la connaissance du plus grand nombre de nos concitoyens ce patrimoine à la fois naturel et culturel et la nécessité de sa préservation.

Originaire du pourtour méditerranéen, le cormier a également offert ses services dans de nombreux autres pays, comme en Espagne, en Italie, en Turquie, au Maroc, ou encore en Allemagne ou en Europe de l’est. Les plus gros cormiers européens actuellement référencés poussent en République tchèque et en Slovénie.

Pour la France, il est possible d’utiliser notre fiche d’inventaire, à compléter en partie ou dans sa totalité. Pour l’Europe, cette fiche peut être également utilisée, en l’adaptant. Les contributions des uns et des autres viendront enrichir la connaissance de la répartition de cette essence, ainsiq que la diversité de ses usages.

Comment protéger un cormier menacé d’abattage ?

Notre association est souvent sollicitée lorsqu'un cormier semble promis à l'abattage.
Son intervention est d'autant plus efficace qu'elle dispose de renseignements aussi
complets que possible. Le présent vade-mecum regroupe les points d'information
préalables utiles et nécessaires.

Son statut privé ou public : qui en est propriétaire, des contacts ont-ils été pris avec le propriétaire, le locataire, un expert ?

Les raisons du projet d'abattage: sécurité, vente du bois, aménagement foncier…

  Sa localisation précise, par point gps, carte IGN , google-maps, PLUi ou   cadastre.

Son environnement : prairie, champ, parc, jardin, route, abords de monument historique.

est-il situé sur :

- une aire protégée (site Natura 2000, réserve naturelle, parc naturel régional,
parc national), un espace naturel sensible ?

- zonage PLU  : zone naturelle (N), ZNIEFF, inscription au PLUi classement en Espace boisé à protéger (art L123.1 7e du code de l’urbanisme), Espace boisé classé (EBC) ?

- situé à moins de 500 mètres d’un bâtiment classé (architecte bâtiments de France) ?

Sa description (voir fiche d'inventaire sur le site web), y compris photos, cartes postales anciennes, gravures, articles de presse.

Etat sanitaire sommaire de l’arbre

Est-il connu d'une association de préservation du patrimoine, de protection de la nature susceptibles de partager son histoire, les usages et dénomination locale ?

Autres points concernant le contexte, la situation, l'urgence, la mobilisation citoyenne.

Ainsi informée, notre association mobilisera si besoin les compétences de ses bénévoles pour :

- Valider l’intérêt du cormier menacé (historique, biologique, scientifique, paysager…)

- Conseiller une stratégie et quelques démarches légales

- Co-signer un courrier d'information destiné aux décisionnaires

- Suggérer des mesures de préservation, d'inscription au titre des espaces boisés classés d'un PLUi, de multiplication (semi, greffe)

Si malheureusement le cormier est abattu, il est utile, quand c’est possible, de mesurer sa circonférence et compter ses cernes de croissance sur la section, sans oublier de noter à quelle hauteur à partir du sol correspond le niveau du tronc où ont été effectués la mesure et le comptage des cernes. Ces informations fourniront des données précieuses concernant la vitesse de croissance de ce cormier.

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© M Poyroux

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